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Emma Hidden, mon blog d'écriture.
24 septembre 2006

Ecriture du soir... espoir

Je n'ai pas de plume ; je ne l'ai pas perdue, je n'en ai jamais eu.

J'ai le bout des doigts qui me démange, c'est tout. Le clavier m'appelle.

Ou plutôt, les mots tournicotent tellement dans ma tête, que lorsqu'ils peuvent sortir, le clavier me soulage.

Pourtant, je m'assois trop rarement devant cet écran. Et ce soir, où je me suis astreinte à l'exercice, je retrouve une sensation familière : la nuit du dehors, l'éclairage intime, et le ron-ron de l'ordinateur.

Au loin, la télé.

Autrefois, quand je rédigeais mes dissert' de philo, le jeudi soir à partir de 22h - pas avant, c'était le rituel- c'était Maman qui suivait une émission. Un "perdu de vue" ou un "ça se discute" qui la faisait pleurer. Très divertissant, de voir d'autres régler leur problèmes quand derrière nos portes, dans nos placards, dans nos coeurs durs se tapissaient les nôtres. Clairement : les mères et les filles s'embrassaient dans un flot de larmes. Nous, elle : mère, moi : soeur, nous pensions sans en parler à celle que l'on n'embrassait plus, et pour qui on pleurait en secret.

Ce soir, c'est un gentil fiancé qui profite de son dimanche soir. Il a la quiétude de ceux qui n'ont rien à se reprocher, qui n'ont pas de lourds secrets ans leur valise. Malgré cette impression qu'il donne je sais bien, moi, que tout n'est pas si simple. Mais lui a ce don de rendre fluide la complexité. Il ne résoud pas toujours, mais il démêle. Il fait confiance, il donne du temps. Il décide devant l'urgence, avec force il sait être le capitaine du navire. Avec douceur, le plus souvent, il est un merveilleux compagnon de navigation.

Mon travail dans la vie a été de quitter un navire qui prenait l'eau, pour monter dans cette caravelle. Mon travail est de faire ma part aux manoeuvres, qu'il y ait du gros temps ou une mer d'huile, sans craquer. Mon travail est aussi d'humer les embruns, de laisser l'air du large pénétrer mes poumons. Etre heureuse coûte que coûte, en guettant le jour où cela me ne sera plus un travail.

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